Ouvrir des portes est un art

Il y a des portes qui s’ouvrent.

La plus belle des portes ouverte est sans doute celle qui s’ouvre sur les collines. C’est en tout cas la première dans les souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol. Le Garlaban, le le Taoumé sont les lieux magiques et particulièrement celui dont Lili des Bellons a la clé : la Grotte de Grosibou.
Une autre clé se fait jour avec la porte de la fraternité entre Marcel et Paul. Au delà des jeux d’enfants dans les collines, il y a la vraie fraternité, celle d’une vie entre deux adultes. Paul sera berger dans le Garlaban, un peu pour vivre sur ses terres, un peu pour rester à l’écart.
La clé de l’amour sera une clé de sol, celle de leçon de piano avec un épisode qui durera le temps de l’amour.
Mais toutes les portes ne sont pas ouvertes pour autant.

Et des portes qui restent fermées.

Pagnol a beau être l’auteur de ses oeuvres, il a rencontré des portes dont il n’avait pas l’accès, même s’il avait la clé.

Porte Secrète

La porte noire des vacances entre deux mondes Pagnol : la réalité, l’imaginaire

La porte du canal est resté fermée sur les vacances, et Bouzigue n’y a rien pu faire. C’est sans doute ici que le drame prend forme. Avec le temps, la réussite et la chance, Pagnol se verra remettre les clés du château, la porte du succès ayant été entrebâillée pour finalement s’ouvrir en grand, de ses deux battants.

Un autre auteur avait également les clés, la « clé de l’avion » d’une part, la clé des champs de blé d’autre part.
Si Marcel avait l’élément terroir dans la fondation de ses oeuvres, Antoine de Saint-Exupéry avait une motivation plus aérienne, conceptuelle de nous faire ouvrir des portes.
Tous deux semblent se rejoindre sur les forteresses d’une vie : les portes de l’enfance.
Bien heureux alors celui qui dispose encore de la clé !